Организация
армий
L'étude qui suit est
avant tout destinée à l'amateur de jeu d'histoire avec figurine et tout
particulièrement au débutant.
Elle ne prétend pas être un compte rendu exhaustif de ce que pouvait être
l'organisation complète des armées de l'époque.
On ne s'attachera à décrire ici que ce qui est indispensable à connaître pour
faire manoeuvrer nos petits bouts de plomb sur un champ de feutrine.
De plus, nous resterons dans le domaine des généralités en évoquant ce qui est
commun à toutes les nations impliquées en mentionnant ici ou là que certaines
variations peuvent se rencontrer, mais en laissant à des études plus
précisément orientées le soin de faire la lumière sur les particularismes
nationaux.
Si j'ai entrepris ce travail, c'est que j'aurais grandement apprécié qu'il
existât lors de mes débuts épiques, ce qui m'aurait évité tâtonnements, faux
pas et frustrations de n'obtenir de ceux que je harcelais de questions
brouillonnes que des réponses incomplètes et souvent agacées.
Puisse cette modeste contribution participer au plaisir que chacun trouvera à partager
mon hobby, pour que celui-ci vive et se développe.
I°/ L'INFANTERIE.
L'infanterie est déjà, et
restera encore longtemps la "Reine des batailles". C'est autour
d'elle que s'articule l'organisation de l'armée prise dans son ensemble.
C'est d'après sa puissance que l'on jugera de la puissance militaire de la
nation. Elle peut seule gagner des batailles et exploiter le résultat ainsi
acquis, ce que ne peuvent faire l'artillerie ou la cavalerie qui lui sont donc
attachées pour augmenter son efficacité.
1°/ L'organisation.
A- Le bataillon.
L'unité tactique de base de
l'époque est le bataillon. Il est normalement commandé par un "chef de
bataillon".
Il est constitué de compagnies, variables en nombre et en composition selon le
pays et le type d'infanterie. Le plus souvent 4 à 10 compagnies constituent le
bataillon.
La compagnie comprend de 50 à 200 hommes selon les nations. L'on voit donc
qu'un bataillon peut compter de 200 à 2000 hommes selon les nations et selon
les époques.
Ces deux chiffres représentent des extrêmes rarement rencontrés et la
fourchette la plus représentative se situe entre 500 et 1500 hommes.
Un bataillon est donc composé de plusieurs compagnies, et parmi celle-ci, il se
trouve fréquemment des compagnies différenciées que l'on appelle compagnies
d'élite, au nombre d'une ou deux.
La compagnie d'élite la plus fréquente, est la compagnie de grenadiers. Ce sont
des fantassins à la stature et à l'expérience au combat supérieures à la
moyenne, et qui apportent au reste du bataillon leur appui physique et surtout
moral.
Ils portent toujours des pièces d'uniforme permettant de les distinguer.
L'autre compagnie d'élite que l'on peut aussi trouver au sein des bataillons
est la compagnie légère. Elle porte différents noms selon les pays et l'on peut
citer sans être exhaustif, les termes de voltigeurs, tirailleurs, chasseurs,
traduits dans les différents langages.
Ces sont des hommes choisis pour leur agilité et particulièrement entraînés au
tir, avec des armes souvent de meilleure qualité que le reste de la troupe, et
au combat en formation diffuse, c'est à dire en tirailleurs.
Eux aussi sont toujours reconnaissables par certains aspects de leur tenue.
Le "gros" du bataillon est constitué des compagnies dites du centre,
formés d'hommes du rang sans compétence particulière. C'est la masse des
conscrits formés, parfois très sommairement, à la manoeuvre en ordre serré, au
tir de salve et au combat à la baïonnette. Elles sont appelées compagnies du
centre parce que dans toutes les armées, lorsque le bataillon est déployé en
ligne, la compagnie de grenadiers occupe la droite du bataillon, et la
compagnie légère, si elle existe, la gauche.
Dans la plupart des armées, il était fréquent d'enlever aux bataillons leur(s)
compagnie(s) d'élite afin de les regrouper en bataillons autonomes, et ce de
façon plus ou moins provisoire.
L'exemple le plus typique étant les grenadiers autrichiens qui, à ma
connaissance, n'ont jamais combattu au sein de leurs unités d'origine, mais
toujours en bataillons composites à l'organisation pratiquement immuable.
B- Le régiment.
Le régiment est surtout une
entité administrative mais qui n'a pas grande signification sur le champ de
bataille. Il est normalement commandé par un colonel.
Il est constitué de un ou plusieurs bataillons de guerre, c'est à dire utilisés
en campagne, le chiffre le plus élevé rencontré est de cinq bataillons pour un
régiment, et d'un bataillon de dépôt.
Ce bataillon de dépôt à effectif moindre est chargé de la réception et de la
formation des recrues au bénéfice des bataillons de guerre.
Il est fréquent qu'un régiment ait au même moment plusieurs de ses bataillons
disséminés sur plusieurs théâtres d'opérations à travers le monde.
C- La brigade.
C'est l'unité tactique qui
est de fait, pour la manoeuvre, immédiatement supérieure au bataillon. Elle est
normalement commandée par un général de brigade.
La brigade regroupe de deux à x bataillons, ce dernier chiffre pouvant être
assez élevé, et on a vu des brigades à dix ou douze bataillons. Le plus
souvent, la brigade est la réunion de plusieurs régiments, mais comme on l'a vu
plus haut, cela n'est absolument pas obligatoire.
D- La division.
La division est l'unité
tactique immédiatement supérieure à la brigade. Elle est normalement commandée
par un général de division.
La division est en général composée d'au moins deux brigades qui, sauf cas
particulier manoeuvrent ensemble sur le champ de bataille.
E- Le corps d'armée.
Le corps d'armée est une
formation perfectionnée au plus haut point dans les armées françaises, et plus
ou moins adoptée par les autres belligérants.
Il est constitué dans sa forme la plus accomplie, d'une ou plusieurs divisions
d'infanterie plus de la cavalerie et de l'artillerie de réserve, sans compter
les services du train, des ambulances, etc....
Il s'agit donc d'une véritable petite armée en réduction et pouvant faire
campagne de façon autonome. Le corps d'armée, à l'époque qui nous occupe, est
normalement commandé par un général de division, ou par un Maréchal.
Il convient à ce propos de se souvenir que dans l'armée française, Maréchal
n'est pas un grade mais un titre honorifique, tout comme soldat de première
classe d'ailleurs.
2°/ Les différents types d'infanterie.
Il existait deux types
principaux d'infanterie à l'époque, à savoir : l'infanterie de ligne et
l'infanterie légère.
Ces deux types principaux étaient répartis entre des catégories de troupes se
différenciant par leur valeur au combat.
Ces catégories sont, en commençant par la première : la Garde, la ligne, la
réserve, les irréguliers.
A- L'infanterie de ligne.
C'est la plus nombreuse. Le
bataillon de ligne est constitué de compagnies de fantassins n'ayant aucun
entraînement particulier, et souvent de compagnies d'élite.
Il constitue la masse de manoeuvre principale de l'armée. Il n'est normalement
utilisé qu'en ordre dense, sauf pour les compagnies d'élite qui peuvent parfois
agir séparément.
En particulier, les compagnies légères peuvent être envoyées en avant du
bataillon pour harceler au feu l'ennemi, ou occuper des zones habitées par
exemple, toutes tâches que leur aptitude à manoeuvrer en ordre lâche leur rend
plus aisées.
Le fantassin des compagnies du centre des bataillons de ligne est appelé selon
le pays : fusilier, mousquetier terme préférable à mousquetaire, lignard,
etc.... La première des compagnies d'élite est formée presque invariablement de
grenadiers, la seconde s'il y a lieu, et selon les pays de voltigeurs, légers,
tirailleurs, etc....
B- L'infanterie légère.
Elle est, théoriquement,
une troupe d'élite dont les bataillons dans leur ensemble sont aptes à
effectuer les tâches qu'accomplissent les compagnies légères de la ligne.
Un bataillon d'infanterie légère est constitué d'un nombre variable selon les
nations de compagnies "du centre", et parfois d'une ou deux
compagnies d'élite.
Les fantassins des compagnies du centre portent des noms différents selon les
nations, et l'on peut citer : chasseurs, tirailleurs, fusiliers, rifle, etc....
Beaucoup de nations ont jugé bon d'adjoindre à leurs unités d'infanterie légère
une ou deux compagnies d'élite. La première est constituée de carabiniers qui
sont l'équivalent des grenadiers, et la deuxième s'il y a lieu, de voltigeurs.
C- La Garde.
Dans presque toutes les
armées de l'époque, une petite proportion de l'infanterie réunissait les
meilleurs soldats disponibles, et constituait en principe l'ultime réserve sur
le champ de bataille.
Les unités ainsi constituées portaient le titre de "Garde" et
jouissaient, outre d'un immense prestige, le plus souvent d'avantages non
négligeables sur bien des plans.
L'on trouvait dans la garde aussi bien des troupes légères que des troupes
normales.
D- La ligne.
Ce terme, désigne en fait
deux choses distinctes et qui sont assez proches dans l'esprit, ce qui ne
manque pas de créer des confusions.
On peut définir par "ligne" tout ce qui n'est ni garde, ni réserve,
ni irrégulier, c'est à dire le gros de l'armée.
Mais on peut aussi définir par "ligne" ce qui n'est pas infanterie
légère.
Ainsi l'on aura les bataillons de ligne par opposition aux bataillons de
légers, mais on aura des bataillons légers de la ligne par opposition aux
bataillons de légers de la Garde.
Le tout étant de s'entendre sur les termes... Ce n'est d'ailleurs pas la seule
difficulté de terminologie que nous rencontrerons.
E- La réserve.
Elle est constituée de
troupes de second ordre, soldats âgés rappelés, conscrits peu formés, milices
locales, etc.... Le plus souvent elle n'est utilisée que pour la défense du
territoire national, mais on en a vu participer à des campagnes sur sol
étranger.
Elle est constituée en bataillons et/ou régiments généralement sur le modèle
national, mais les compagnies d'élite y sont plus rares.
Elle a pour nom garde nationale, landwehr, milice, etc....
F- Les irréguliers.
Ce sont
presqu'exclusivement des bandes plus ou moins organisées agissant sur place
pour la défense du sol natal.
Elles n'ont en raison de leur manque d'équipement, entraînement ou même
simplement de véritable motivation, pratiquement aucune valeur face aux troupes
régulières.
Par contre, elles s'attaquent volontiers aux convois de vivres, de blessés, aux
petits détachements isolés, etc.... L'exemple le plus typique est la guérilla
espagnole, mais d'autre cas ont pu être observés ailleurs.
3°/ Les formations du bataillon.
A- Principe.
Les armes du fantassin de
l'époque sont encore assez rudimentaires, et les armes à feu, essentiellement
le mousquet, manquent totalement de précision.
C'est ce qui explique que pour obtenir une efficacité suffisante, les tirs
d'infanterie doivent être délivrés en masse.
Ainsi, 200 mousquets tirant en même temps peuvent légitimement laisser espérer
à environ 60m un nombre de coups au but allant de 10 à 20% seulement !
C'est cet impératif de fournir un volume de feu important qui a amené les
unités d'infanterie à manoeuvrer en ordre serré. De plus, la masse compacte des
hommes que constitue un bataillon donne à l'impulsion que lui confère un
mouvement offensif visant à entrer au corps à corps avec l'ennemi un impact que
ne permettraient pas des formations plus lâches.
B- La ligne.
Le moyen le plus sûr pour
mettre hors de combat l'adversaire étant de l'éliminer au feu avant d'entrer au
contact avec lui, la formation qui permet le mieux d'arriver à ce résultat est
celle qui permettra au plus grand nombre de mousquets de tirer en même temps, à
savoir la ligne.
C'est une formation que toutes les nations ont employée, et où les compagnies
du bataillon sont rangées les unes à côté des autres en une ligne
ininterrompue.
Les hommes sont généralement placés sur trois rangs, sauf exception et les deux
premiers rangs peuvent faire feu tandis que le troisième est censé recharger
les armes.
On voit que sur un bataillon de 600 hommes, avec cette formation, 400 mousquets
peuvent être déchargés sur un front de 150 mètres... Impressionnant !
Un autre avantage à cette formation est son peu de profondeur, et donc sa
vulnérabilité moindre aux tirs pénétrants : boulets d'artillerie en
particulier.
L'inconvénient majeur de cette formation est qu'elle ne donne que peut d'impact
à un mouvement de charge, et surtout qu'elle est plus fragile face à une charge
effectuée par une unité évoluant dans la formation décrite ci-dessous. C'est
essentiellement une formation de défense ou d'attaque par le feu.
C- La colonne.
Cette formation consiste à
placer l'unité sur plusieurs files, et l'on distingue trois types principaux de
colonnes sur le champ de bataille.
La colonne de marche est celle qui permet le mouvement le plus rapide pour
gagner sa position de combat.
Elle est formée par les demi-compagnies marchant l'une derrière l'autre. Elle
n'est absolument pas adaptée au combat.
La colonne de compagnie est une colonne où toutes les compagnies sont déployées
et placées les unes derrières les autres.
C'est une formation de bataille adoptée par beaucoup de nations, qui défavorise
le volume de feu au profit de l'impulsion que peuvent apporter à l'impact un
grand nombre de rangs de fantassins marchant au pas accéléré.
Une variante fréquente de la précédente colonne est la colonne dite de
division.
J'ouvre ici une parenthèse pour relever une autre des ambiguïtés
terminologiques qui compliquent la compréhension de l'art militaire de
l'époque. Le mot division dont on a vu qu'il désignait la réunion plusieurs
brigades, a une autre signification, à savoir la réunion de deux compagnies
d'un même bataillon.
Ainsi, la colonne de division est une colonne où les compagnies sont rangées
par deux de front. C'est une formation qui offre l'avantage de permettre
d'engager les combat au corps à corps sur un plus grand front tout en ayant
l'impulsion due à la présence de plusieurs rangs derrière.
Elle permet aussi, grâce à son front plus étendu de délivrer un feu non négligeable.
C'est la formation d'attaque par excellence adoptée par beaucoup de nations.
D- Le carré.
L'infanterie est vulnérable
aux attaques de cavalerie dès que la menace se fait ailleurs que sur le front
où elle peut délivrer un grand volume de feu. Ainsi, un bataillon pris sur son
flanc ou son revers par une charge de cavaliers quels qu'ils soient est
pratiquement perdu.
Pour parer cette menace, une formation spécifique a été élaborée : le carré.
C'est une formation où les compagnies ou divisions se placent à angle droit les
unes par rapport aux autres en faisant face à l'extérieur de la figure
géométrique fermée ainsi obtenue.
Le premier rang de soldats se met à genoux baïonnettes pointées à l'oblique, et
les deux autres rangs peuvent faire feu tout en complétant le hérisson avec
leurs propres baïonnettes.
Pratiquement toutes les nations évoluées de l'époque ont adopté cette
formation, mais entraînement et la discipline nécessaire au passage rapide en
carré en limitaient souvent l'usage aux troupes de ligne et d'élite.
Certaines nations ont développé une formation plus simple mais aussi moins
efficace, le carré plein : c'est une colonne qui sous la menace de cavalerie,
fait pivoter vers l'extérieur les hommes qui se trouvent sur ses flancs et son
revers, offrant ainsi une certaine résistance à l'attaque, toutefois moindre
qu'avec le carré dit "creux".
Il est clair que la formation en carré ne permet pas un déplacement rapide de
l'unité puisque quelle que soit la direction envisagée, au moins un côté du
carré lui tourne le dos.
Il est fréquent que plusieurs bataillons se forment en un seul grand carré, et
l'on a même vu des divisions formées en un immense carré, une véritable
forteresse.
E- Les tirailleurs.
Le terme tirailleur est ici
utilisé comme terme générique pour désigner les formations diluées que
pouvaient adopter en certaines circonstances certaines troupes spécialisées.
En réalité, pratiquement toutes les troupes d'infanterie étaient capables de
manoeuvrer en ordre lâche, mais avec plus ou moins d'efficacité selon leur
degré entraînement à ce sport particulier.
Il consiste à avancer vers l'ennemi en offrant le moins de vulnérabilité
possible à ses tirs de défense.
Pour cela, on abandonne l'ordre serré, on se disperse, on change fréquemment de
position, etc.... Il est clair que l'agilité, l'esprit d'initiative, et
l'autonomie individuelle doivent être élevés pour obtenir de bons résultats en
ce domaine.
C'est pourquoi toutes les troupes spécialisées dans ce genre de combat avaient
le statut de troupes d'élite.
A contrario, les troupes qui n'étaient pas spécialement entraînées à ce jeu
obtenaient des résultats parfois désastreux et n'y avaient recours
qu'exceptionnellement.
L'avantage du combat en tirailleurs et que la formation est peu vulnérable aux
tirs de l'adversaire.
Son inconvénient majeur est son inaptitude totale à soutenir le corps à corps
avec des unités en ordre dense, et sa grande vulnérabilité face à la cavalerie
adverse.
C'est une formation utilisée essentiellement pour harceler au feu les unités
adverses, mais aussi pour traverser les terrains difficiles qui rendent la
progression en ordre dense hasardeuse.
II°/ LA CAVALERIE.
La cavalerie est l'arme
noble. Elle jouit d'un prestige énorme et les actions d'éclat qui émaillent son
histoire au cours des guerres napoléoniennes sont entrées dans la légende.
La période voit les rôles de la cavalerie se diversifier et se spécialiser. Ainsi,
elle n'est plus confinée aux seules tâches d'éclairage, de reconnaissance, de
poursuite, mais elle devient en outre une arme de mêlée redoutable.
Ses techniques se sont affinées de manière spectaculaire par rapport aux
siècles qui ont précédé et son organisation plus rigoureuse en on fait les
compléments quasi indispensables de l'infanterie.
1°/ L'organisation.
A- L'escadron.
Il est le pendant du
bataillon d'infanterie, et c'est donc l'unité tactique de base.
Il est constitué généralement de deux compagnies elles mêmes formées de deux
pelotons. Il comprend, selon les nations et les périodes, de 80 à 200 hommes,
la moyenne étant située aux alentours de 120.
Il est commandé par un chef d'escadron (commandant).
B- Le régiment.
Le régiment de cavalerie
est constitué selon les nations et les périodes de 2 à 10 escadrons. Il est
commandé par un colonel.
C- La brigade.
La brigade de cavalerie est
constituée de 1à 4 régiments de cavalerie généralement du même type. Plus les
régiments sont gros, et moins la brigade en contiendra.
La brigade de cavalerie est commandée par un général de brigade.
D- La division.
La division de cavalerie
est presque toujours constituée de 2 brigades, parfois de types différents. Elle
est commandée par un général de division.
E- Le corps de cavalerie.
Les divisions de cavalerie
sont parfois regroupées par deux ou plus pour constituer des corps de cavalerie.
Ces corps constituent le plus souvent la réserve de choc de l'armée, et
contiennent une très forte proportion de cavalerie lourde et de ligne.
Le corps de cavalerie est normalement commandé par un général de division ou un
maréchal.
2°/ Différents types de cavalerie.
A- La cavalerie légère.
Comme son nom l'indique,
elle est constituée de troupes légèrement armées montées sur des chevaux qui
dans l'idéal doivent être agiles et endurants.
En effet, les multiples missions de la cavalerie légère imposent au cavalier et
surtout à sa monture un rythme épuisant en campagne.
Ces missions sont : découvrir l'ennemi, le reconnaître, éclairer et masquer les
mouvements amis, combattre, poursuivre l'ennemi battu, couvrir la retraite
amie, etc....
Lors des campagnes, les effectifs de la cavalerie légère fondent plus
rapidement que ceux des autres armes en raison essentiellement de l'épuisement
des chevaux.
On en demande toujours plus à cette arme qui jouit de plus grand prestige au
sein même de la cavalerie.
Les principaux types de cavaliers légers sont, selon les nations : les
chasseurs à cheval, les hussards, les chevau-légers, les dragons légers, les
lanciers ou uhlans, et bien sûr les cosaques qui sont considérés par tous comme
la meilleure cavalerie légère du monde.
En principe, la cavalerie légère est entraînée à manoeuvrer aussi bien en masse
qu'en ordre dispersé. Le cavalier léger est armé dans la majorité des cas d'un
sabre et de pistolets, souvent d'un mousqueton de cavalerie et parfois d'une
lance.
B- La cavalerie de ligne.
La notion de cavalerie de
ligne est une notion floue, et en fait assez peu réaliste à l'époque qui nous
occupe.
Son principe est d'être située entre la cavalerie lourde et la cavalerie
légère, et même en certains cas de remplir au besoin le rôle de fantassin :
situation bâtarde et qui dans les faits se traduit par l'utilisation par telle
ou telle nation de sa cavalerie de ligne plutôt dans le rôle de cavalerie
légère ou plutôt dans celui de cavalerie lourde.
Le type principal de cavalerie de ligne est représenté par les dragons :
dragons "tout-court" chez certains, dragons lourds pour d'autres.
Le cavalier de ligne est généralement armé d'un sabre et de pistolets, souvent
d'un mousqueton ou équivalent, et parfois d'une lance.
C- La cavalerie lourde.
La cavalerie lourde est
l'arme de chocs par excellence. Elle est utilisée presque exclusivement pour le
combat au corps à corps aussi bien contre la cavalerie ennemie que contre
l'infanterie.
Le cavalier lourd, armée d'un solide sabre et de pistolets, parfois d'un
mousqueton, souvent casqué, le tronc également protégé par une cuirasse, est
monté sur de grands et puissants chevaux.
Il manoeuvre presque exclusivement en masse, en des charges dévastatrices bien
qu'il soit néanmoins capable de remplir partiellement certaines tâches dévolues
à la cavalerie légère, mais il serait quand même dommage d'épuiser son
potentiel avant la bataille.
Les différents types de cavalerie lourde, selon les nations sont : les
cuirassiers, les carabiniers, les gardes du corps, les grenadiers à cheval ; et
souvent, les dragons et dragons lourds sont considérés comme faisant partie de
la "grosse cavalerie".
D- La Garde.
Comme pour l'infanterie,
beaucoup de pays ont désiré créer un corps d'élite constitué de la crème de
leurs cavaliers.
Outil de prestige ou arme d'élite, garde prétorienne ou réserve ultime, les
cavaleries de la garde ont, selon les nations joué des rôles plus ou moins
importants.
Encore plus que l'infanterie, les cavaliers de la garde bénéficient d'avantages
et de considérations supérieures à leurs collègues de la ligne.
Certaines nations se contentent pour la garde à cheval de régiment(s) de
cavalerie lourde ou légère, d'autres tiennent à ce que tous les types de
cavalerie présents dans la ligne soient représentés dans la garde, d'autres
enfin adoptent une position intermédiaire où seuls quelques types de cavalerie
de la ligne ont leur pendant dans la garde.
3°/ Les formations de la cavalerie.
A- Principe.
De ce qui précède, on peut
comprendre que les formations de la cavalerie doivent être très différentes
selon la mission qui lui est dévolue.
L'ordre dense sert bien entendu au combat et optimise l'effet de choc, tandis
que la formation plus ou moins lâche est adoptée pour les missions normalement
réservées à la cavalerie légère.
B- La colonne.
Cette formation est
essentiellement utilisée pour la manoeuvre, l'approche d'une position à
occuper, et rarement employée au combat.
Elle n'offre pas les mêmes avantages à l'impact que pour l'infanterie, et n'est
utilisée pour contacter l'ennemi que lorsque la place pour déployer l'unité
fait défaut.
Comme pour l'infanterie, différents types de colonne existent, colonne par
quatre (quatre cavaliers de front), colonne par pelotons (une demie compagnie
de front), colonne par compagnie, colonne par division (deux pelotons de front,
encore une difficulté du langage puisque ici division = demi-compagnie).
Dans chaque cas, les cavaliers sont placés sur deux rangs, ce qui fait que pour
un escadron de 100 cavaliers par exemple, la colonne par pelotons comprend une
douzaine d'homme de front environ.
C- La ligne.
C'est la formation de
combat par excellence, où l'escadron sur deux rangs de cavaliers présentent son
front le plus large.
Un régiment peut combiner ses différents escadrons formés en ligne, en une
seule grande ligne ininterrompue, les placer les uns derrières les autres en
une sorte de colonne par escadron, ou les "échelonner" en une colonne
brisée par rapport à l'axe de progression.
D- Ordre lâche.
Appelé selon les circonstances
en fourrageurs ou en tirailleurs, c'est l'ordre adopté pour les missions de
reconnaissance et autres, mais aussi parfois au combat pour harceler, le plus
souvent au feu, les unités ennemies.
Les résultats de cette dernière action sont négligeables en termes de pertes,
mais l'agacement qu'elle provoque chez l'ennemi peut avoir lui, des
conséquences non négligeables.
E- Ordre irrégulier.
Il est impropre de parler
de formation pour l'ordre irrégulier, puisque ce sont justement des troupes
incapables d'adopter une formation quelconque qui se battent ainsi.
L'aspect qu'elles offrent est celui d'une nuée de cavaliers se présentant en
pagaille.
Il faut dire qu'une telle cavalerie n'est jamais utilisée en bataille contre
des unités formées, mais que son rôle, outre la reconnaissance où généralement
elle excelle particulièrement, se borne au harcèlement, à la lutte contre les
tirailleurs ennemis, et à la poursuite et à la mise à mort d'unités ayant perdu
toute cohésion.
III°/ L'ARTILLERIE.
L'artillerie à l'époque napoléonienne
est l'arme savante. Aussi rustiques que puissent paraître aujourd'hui les
matériels et principes d'utilisation de cette arme, elle n'en nécessite pas
moins de personnels hautement qualifiés, et la théorie défaillante doit être
supplée par une longue expérience sur le terrain.
On ne peut devenir un bon artilleur uniquement en étudiant dans les livres, car
il faut avoir en plus manoeuvré, pointé, tiré maintes et maintes fois pour
maîtriser en partie l'inefficacité relative des matériels.
1°/ L'organisation.
A- L'artillerie régimentaire.
C'est à l'époque qui nous
intéresse une formation en voie de disparition.
Seules quelques rares nations l'emploient encore au début du XIXème siècle, et
plus personne lors de la chute de l'aigle.
Elle consiste à doter les régiments d'infanterie d'un ou deux canons de petit
calibre afin de leur conférer un surplus de puissance de feu.
Les problèmes d'harmonisation des manoeuvres entre des armes très différentes,
et surtout la prise de conscience de ce que l'artillerie utilisée en masse est
bien plus "payante" conduisent à son abandon.
B- La batterie.
C'est l'unité de base pour
la manoeuvre. Elle est souvent appelée compagnie d'artillerie et correspond
d'ailleurs administrativement à son équivalent de l'infanterie.
Elle comprend, selon le pays et l'époque, de quatre à douze pièces parmi
lesquelles on peut souvent trouver un ou deux obusiers.
Les batteries sont généralement attachées à des formations au moins du niveau
de la brigade, souvent il existe une batterie de réserve divisionnaire, la
plupart du temps d'un calibre supérieur, et le corps d'armée à toujours, en
théorie, son parc de réserve.
Il est fréquent que sur un champ de bataille, plusieurs batteries soient
réunies pour constituer une "grande batterie" dont la puissance de
feu fera la décision, espère-t-on, en un lieu ou moment critique.
C- Le bataillon d'artillerie.
Ce n'est qu'une entité
administrative n'ayant aucune application sur le terrain. Il peut comprendre de
deux à x compagnies.
D- Le régiment d'artillerie.
Lui aussi n'est qu'une
entité administrative pouvant regrouper plusieurs bataillons.
2°/ Différents types d'artillerie.
A- L'artillerie à pied.
Elle est appelée ainsi
parce que les artilleurs qui la servent se déplacent à pieds, les canons étant
tirés par des chevaux de traits voire des boeufs ou autres...
Elle comprend tous les calibrent existant à l'époque, et l'on trouve des
batteries à pied de 3 livres, 4 livres, 6 livres, 8 livres, 9 livres et 12
livres, selon les pays et les périodes, le dernier calibre constituant
l'artillerie lourde ou de position, et les autres, la légère.
Les calibres supérieurs ne sont plus utilisés en campagne et servent soit
d'artillerie de forteresse, soit d'artillerie de siège.
B- L'artillerie à cheval.
Appelée aussi artillerie
volante, ses servants se déplacent à cheval, ou quelquefois montés directement
sur les trains ou caissons.
Elle est constituée des calibres les plus faibles, 3 livres jusqu'à 6 livres
inclus.
Son grand avantage est la mobilité, et elle intervient rapidement là où la
situation l'exige.
Les batteries d'artillerie à cheval sont généralement attachées soit aux
divisions de cavalerie, soit à la réserve des divisions et corps d'infanterie.
C- L'artillerie de la garde.
Certains pays ont complété
l'organisation de leur garde par l'adjonction de batteries d'artillerie à pieds
et/ou à cheval formées avec l'élite de cette arme d'élite, et bénéficiant
généralement de matériels de qualité supérieure.
3°/ Les formations.
A- En batterie.
L'artillerie, évidemment ne
connaît qu'une seule formation de combat, à savoir, "en batterie" :
c'est à dire les canons déployés en ligne face à l'objectif.
B- Déplacements.
Pour se déplacer, la
batterie d'artillerie peut être attelée, c'est à dire tirée normalement par les
bêtes de trait, les avant-trains étant mis en place.
Elle peut aussi pour effectuer de rapides changements de position être déplacée
à la prolonge, c'est à dire par les bêtes de trait, mais sans l'attelage
complet.
Elle peut enfin, pour de petits changements de position ou de direction être
tirée à la bricole, c'est à dire par les servants attelés à leur pièce au moyen
de courroies et de cordes.
C- Service des pièces.
On ne peut évoquer
l'utilisation de l'artillerie sans évoquer l'approvisionnement en munitions.
En effet, les pièces circulent avec peu ou pas de munitions, et lors d'une
bataille, un flot régulier de pourvoyeurs est indispensable.
Pour des raisons évidentes de commodités les caissons à munitions ne peuvent
être éloignés des pièces et c'est l'ensemble bouches à feu plus caissons que
l'on doit considérer lorsque l'on parle d'une batterie d'artillerie sur le
champ de bataille.
Chaque pièce est fournie en boulets par un caisson à la fois, qui une fois vide
repart vers l'arrière de la ligne de feu rejoindre le parc d'artillerie d'où
part un second caisson qui le relaye et ainsi de suite jusqu'à épuisement de la
bataille... ou des munitions, c'est arrivé plusieurs fois.
Voilà ce que l'on peut
estimer être nécessaire et suffisant à connaître sur l'organisation générale
des armées de l'ère napoléonienne, tout au moins pour pouvoir commencer à
participer à des batailles en miniature.
Le reste n'est plus qu'une question de sens tactiques et d'expérience afin
d'utiliser au mieux toutes ces données pour remporter ces brillantes batailles
qui ne font pas d'autres victimes que quelques gouttes de sueur et peut être
parfois un amour propre blessé.
C'est tout le mal que je vous souhaite.
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